Aztiker a réalisé une étude sur plusieurs régions et acteurs du Pays Basque, afin de comprendre les raisons de leurs cohésions
Le Centre d'Etudes Sociologiques Ikerbiltza a présenté, dans le cadre de l'axe de travail Ikerbiltza, les résultats de sa seconde étude sur la cohésion du Pays Basque. Nous avons étudié les régions et acteurs exemplaires, identifié les valeurs qui les unissent, essayé de comprendre l'importance qu'elles ont dans la vie des habitants pour étudier comment se construit la représentation de leur attachement à ces valeurs.

Lors d'une étude menée entre 2019 et 2020 nous avions étudié le niveau de mise en réseau du Pays Basque au cours de dix dernières années, à travers des initiatives qui avaient pour objectif la cohésion du Pays Basque. Cette fois-ci, Udalbiltza propose une seconde étude générale dans le cadre d'Ikerbiltza : il s'agit d'une étude qualitative réalisée en partenariat avec le Centre d'Etudes Sociologiques Aztiker sur les communautés et zonez du Pays Basque jugées exemplaires.
Cette fois-ci on s'est attaché à l'identification des valeurs et caractéristiques qui permettent la cohésion de ces communautés et régions, à essayer de comprendre la présence et l'importance qu'elles ont dans la vie des habitants pour étudier comment se construit la représentation de leur attachement à ces valeurs. L'étude a démontré que bien que les régions et acteurs étudiés ne partagent pas les mêmes caractéristiques, en revanche ils ont tous un imaginaire collectif et une communauté de projet, entre autres choses.
Les sujets abordés
L'étude s'est basée sur deux types d'éléments : il y a eu premièrement un choix de zones géographiques puis une approche des personnes qui y habitent ; d'autre part, nous avons étudié les projets ou acteurs sociaux, avec leur contribution directe à l'étude. L'étude a porté sur les zones d'Arratia, Goierri, Nafarroako Erribera, Sakana et Zuberoa. Quant aux acteurs, il s'agissait de Euskal Herriko Bilgune Feminista de Durango, l'association de retraités Gaur Geroa, EHKOlektiboa, Euskal Herriko laborantza ganbara, l'Eusko et Aiaraldea Ekintzen Faktoria.
Aztiker a réalisé son étude avec une méthodologie de groupes de discussion. Il y a eu en tout onze études de cas, et pour chaque cas l'information a été transmise par le groupe de discussion. Etant donné que les relations créées par les individus au sein de communautés ou zones géographiques peuvent avoir plusieurs dimensions, l'étude a abordé les sujets par des entrées différentes, dont notamment, une dimension discursive et symbolique au niveau des valeurs, et une dimension pratique sur leur concrétisation au jour le jour.
Toujours sur l'aspect qualitatif de l'étude, pour chaque étude de cas nous avons étudié en profondeur et de manière précise les dynamiques internes et les systèmes de fonctionnement internes à chaque groupe de discussion.
Les résultats : de nombreuses réalités
Au terme de cette étude commandée par Udalbiltza, Aztiker a conclu que le fonctionnement, la vision du monde et les dynamiques de chaque réalité observée durant l'étude étaient nombreuses et très différentes entre elles. Aussi, les idées force de cette étude peuvent être présentée sous trois prismes : les différences entre les collectifs étudiés, leurs diversités internes, et les facteurs de construction de ces collectifs.
Une diversité de régions et d'acteurs.
Concernant les régions, les représentations des personnes qui y vivent se sont structurées autour d'éléments tels que la vivabilité et la qualité de vie. Les modes de vie et la qualité de vie locaux ont d'abord été étudiés d'un point de vue matériel et descriptif. D'autres discours se sont situés en dehors des aspects pratiques et ont apporté des arguments d'ordre immatériel.
Dans le cas des acteurs en revanche, le discours était dominé par l'appartenance à une communauté comme décision active, la motivation, les arguments, objectifs et désirs d'attachement à la communauté. Dans le même sens, la possibilité d'agir sur la réalité et la volonté de changer cette réalité sont des aspects importants pour donner du sens à la participation au projet.
L'étude a également mis en évidence l'absence d'un élément précis et commun. C'est même très variable. Nous avons étudié les éléments de construction de l'identité de groupe et de cohésion parmi les membres des communautés, mais à aucun moment nous n'avons observé de caractéristique que tous les sujets ainsi que la communauté plus générale qu'ils constituent partagent de manière homogène (par exemple dans le cas des régions, le système de production, linguistique, la tradition au sens d'habitudes, des pratiques quotidiennes, ou encore dans le cas des projets sociaux des caractéristiques socio-démographiques ou relatives à la motivation).
Mais ils partagent tous un imaginaire collectif et un projet. Même si l'exercice d'explicitation de "la chose" qu'ils partagent a été complexe, nous avons, dans tous les cas, relevé des représentations collectives qui aident à créer du groupe et partagées par les communautés. Autrement dit, dans tous les cas nous avons constaté des discours partagés sur l'élément que ces personnes ont en commun, que ce soit un territoire ou un projet. En même temps, ces sujets s'identifient à cette représentation, ils s'approprient les éléments qui la constituent pour en faire des éléments constitutifs de leur identité individuelle.
Toute personne qui souhaiterait approfondir le sujet et comprendre les dynamiques des groupes et communautés du Pays Basque trouvera à l'onglet Ikerbiltza du site d'Udalbiltza toutes les données de l'étude.