Jabi Asurmendi : "Si l'équipe technique est notre moteur, nos membres en sont le combustible"
Quand une nouvelle période s'annonce, il est coutume des regarder en arrière et de faire un résumé de nos succès. Le moment est venu pour Udalbiltza : après les élections nous allons avoir un changement de direction. C'était pour nous l'occasion d'avoir un entretien avec Jabi Asurmendi, qui a, pendant quatre années, assumé les postes de directeur et de Président, pour dresser un tableau général de la période.

Cela fait quatre ans que vous êtes aux responsabilités. Quel Udalbiltza avez-vous trouvé en arrivant, et quel Udalbiltza laissez-vous ?
Avant ma nomination à la présidence en 2019, dès 2017 j'étais déjà membre du Comité Exécutif. J'avais donc une connaissance préalable des projets et travaux réalisés. A ce moment, Ikerbiltza et Eh Marka entre autres étaient déjà activés. Nous avions aussi des relations avec l'association de communes AMI des Pays Catalans, et en tant qu'élus d'Udalbiltza nous avons participé comme observateurs internationaux lors du référendum du 1 octobre 2017. C'est aussi à cette période que des projets en préparation depuis des années virent le jour.
Pourtant, si je devais retenir une chose en particulier de la période, ce serait le processus de réflexion “Udalbiltzan Bagabiltza”. Nous avons donc réalisé de nombreuses réunions avec des élus et des citoyens du Pays Basque pour définir les caractéristiques et les fonctions d'Udalbiltza à l'avenir. A l'issue du processus qui s'est achevé en 2017, nous avions tiré plusieurs conclusions. Ainsi, la responsabilité de la nouvelle direction dès 2019 serait la suivante : redéfinir les orientations d'Udalbiltza et réorganiser le consortium, en se basant sur ces réflexions et conclusions d'“Udalbiltzan Bagabiltza”.
Et c'est ce que nous avons fait pendant quatre ans : nous avons redéfini des procédures et le fonctionnement interne d'Udalbiltza, marqué des axes de travail clairs, et en parallèle nous avons continué à œuvrer dans la transformation et le développement de nouveaux projets.
Nous avons ainsi défini 17 axes de travail. Nous avons également revu le schéma de notre fonctionnement : Norgintza eta Burujabetzak (Qui nous sommes et les Souverainetés). Concernant l'identité (Norgintza), il y a des projets stratégiques développés au niveau national, tels que Geuretik Sortuak et Lurgida. Dans le domaine des souverainetés (Burujabetzak), nous avons apporté un soutien technico-politique aux communes, et mené des projets tels qu'un observatoire des expériences et un incubateur de projets de transformation sociale et stratégiques.
Et pour suivre ce schéma, nous avons dû revoir notre façon de travailler. Pour commencer nous avons désigné un responsable technique et un responsable politique pour chacun des axes de travail, et après nous avons commencé à tisser un réseau avec des intelligences extérieures à Udalbiltza et nous avons aussi élaboré des conventions de partenariat. Ainsi, nous serions en capacité de développer des projets spécifiques et transformateurs avec des acteurs ou des personnalités expertes. Mais nous avons aussi créé des groupes de travail pour chaque axe, en lieu et place des anciens groupes transversaux.
Une des premières choses que vous avez faites, à peine arrivé aux responsabilités, ce fut de renouveler l'image d'Udalbiltza. Qu'est-ce qui vous y a amené et comment c'est passé ce renouvellement ?
L'image d'Udalbiltza a été changée en 2019, suite au travail déjà entamé par le Comité Exécutif. Le choix de l'année 2019 pour le changement d'image n'est pas un hasard : en effet, Udalbiltza allait fêter ses 20 ans, et nous voulions profiter de l'occasion pour représenter une nouvelle ère avec une nouvelle feuille de route.
Passons maintenant aux projets et missions accomplis ces quatre dernières années. Alors que nous approchons de la fin de cette période, avez-vous réussi à atteindre vos objectifs ?
Je suis très satisfait du travail que nous avons fait avec l'équipe au cours de ces quatre années ; comme je l'ai déjà expliqué, en plus de revoir l'organisation et le fonctionnement, nous avons pu mener à bien des projets et des missions.
La première année, grâce au programme Hauspotu nous avons accompagné des projets d'économie sociale et solidaire dans différents coins du Pays Basque pour aider à faire face aux déséquilibres territoriaux, et nous avons obtenu de beaux résultats. Dans Ikerbiltza, en collaboration avec des professeurs et des étudiants de l'université nous avons mené des travaux utiles à de nombreuses communes, dont deux études du programme Aztiker. Lurgida est également né pendant cette période. Il s'agit d'un guide touristique du Pays Basque en quatre langues (euskara, français, espagnol et anglais) disponible sur le web ou su application mobile, basé sur une offre touristique durable, el lien avec les producteurs locaux. De plus, el lien avec le blog EH Furgo nous alimentons un Agenda.
Pendant ces dernières années nous avons surtout travaillé selon le nouveau schéma avec la naissance dans notre incubateur d'EH Kom, pour le développement et la diffusion de réseaux ouverts, neutres et publico-communautaires de télécommunications. Entre temps, l'incubateur continue d'héberger de nouveaux projets. La banque d'expérience Hartu-Eman qui existait déjà a été réorientée vers les nouveaux axes de travail et s'alimente de nouvelles expériences. En plus de tout ceci, nous nous sommes aussi inspirés d'expériences à l'international. D'autre part, nous avons ouvert le bureau de conseil technico-politique pour nos élus et communes pour les accompagner dans leurs projets de souverainetés et de transformation municipales. Dans le domaine de l'énergie, nous avons organisé un séminaire et publié un guide dédié.
C'est également pendant ces années qu'a vu le jour le projet Geuretik Sortuak, avec un grand succès pour la première édition et une seconde prometteuse déjà en route. Ce projet de promotion de culture, création, diffusion et cohésion en euskara a doublé le budget annuel d'Udalbiltza; nous avons donc dû faire un gros effort pour trouver les financements. Je ne me lasserai jamais de remercier toutes les personnes qui ont cru en ce projet, les communes qui y ont participé et bien entendu, les créateurs/trices.
Je dirais que je suis très fier de tout ce que nous avons fait et de ce que nous avons obtenu ces dernières années. Même au niveau personnel j'ai beaucoup appris.
Pendant ces quatre années, les réunions hebdomadaires du Comité Exécutif ont été déterminantes. Comment décririez-vous l'évolution de cette instance ?
Oui, pendant toutes ces années il s'est avéré fondamental que d'avoir une grande proximité avec l'Assemblée Générale, le Comité Exécutif et l'équipe technique, c'est-à-dire les salariés d'Udalbiltza. Lorsqu'il faut prendre des décisions difficiles et opérer des changements de direction, leur soutien est indispensable. En plus, pendant ces quatre années, le Comité Exécutif et en particulier l'équipe technique ont fait un travail formidable. C'est grâce à elles, grâce à eux que les projets se réalisent, ils/elles sont le moteur d'Udalbiltza.
L'engagement des 77 communes membres et des plus de 1000 élus sympathisants d'Udalbiltza mérite également d'être souligné, n'est-ce pas ?
Bien sûr. Udalbiltza peut avancer aussi grâce à l'engagement des communes membres et de celles et ceux qui ont des conventions avec Udalbiltza. Si l'équipe technique est notre moteur, nos membres en sont le combustible. Je souhaite aussi profiter de l'occasion pour remercier les plus de 1000 élus sympathisants. Tous ces engagements sont nécessaires pour mettre en réseau, pour constituer des groupes de travail et pour diffuser tout ce que nous faisons à Udalbiltza.